Sommes-nous seuls dans l'Univers ?
par Vincent Mollet
publié le 19 février 2002, mis à jour le 06 août 2002
Sommes-nous seuls dans l'Univers ? La Terre est-elle la seule planète à abriter la vie (nous nous sommes même autoproclamés «vie intelligente») ? A l'heure actuelle et à notre connaissance, nul, sur notre planète bleue, ne peut répondre à ces questions…
En effet, si nous n'avons encore détecté aucune vie extraterrestre, ce n'est pas pour cela qu'il n'en existe pas. Certes, nous pouvons tenir pour certain qu'au sein de notre Système Solaire, nous soyons la seule vie intelligente mais nous ne sommes pas sûrs que d'autres objets du même système n'abritent pas une certaine forme de vie (ne fût-ce que microscopique) et/ou n'en ont jamais abrité. Hors du système solaire, a fortiori, les inconnues sont beaucoup plus importantes. Ne pourrait-il pas exister, autour d'autres étoiles, des mondes aussi hospitaliers que le nôtre (plus, peut-être) ?
A l'intérieur de notre Système Solaire et donc à la portée de nos sondes, les objets les plus intéressants du point de vue de la recherche de la vie sont, outre la Terre bien entendu : Mars, Europe et Titan.
Voyons quels sont les éléments remarquables, du point de vue de l'exobiologie, que présentent ces trois astres.
La surface de Mars montre les traces du plus important écoulement d'eau de tout le Système Solaire (Terre comprise !). Bien entendu, celui-ci n'est pas tout récent : il aurait eu lieu il y a 3,5 milliards d'années. L'eau aurait alors pu former des lacs, voire des océans. Ceci est évidemment extrêmement intéressant car l'eau liquide est considérée comme un élément central dans l'apparition de la vie. La question qui se pose naturellement est de savoir où est passée cette eau. Actuellement, il fait trop froid sur Mars et la pression y est trop faible pour que de l'eau puisse s'y trouver à l'état liquide. On trouve par contre de la glace dans les calottes polaires martiennes, notamment, et il se pourrait que le sous-sol martien recèle également des réserves d'eau.
Le fait que Mars dispose d'une atmosphère, certes ténue, mais dont la composition (CO2 , N2 , Ar) n'est pas nocive pour l'être humain (comme le serait celle de Vénus, par exemple), est également un élément intéressant.
Enfin, la découverte, sur Terre, d'éléments suggérant la vie dans des météorites en provenance de Mars, est bien sûr enthousiasmante. Il conviendrait toutefois d'être sûrs qu'il ne s'agit pas là de contaminations des météorites survenues après leur arrivée sur Terre…
De l'eau, on pourrait bien en trouver également sur Europe, l'un des satellites galiléens de Jupiter. Sous une croûte de glace d'une épaisseur de 5 km environ, il se pourrait que cet astre, un peu plus petit que la Lune, cache des océans d'eau liquide dont la profondeur serait susceptible de dépasser 50 km ! De plus, le constituant principal de sa mince atmosphère n'est autre que l'oxygène… Europe partagerait d'ailleurs cette caractéristique avec Ganymède, autre satellite galiléen de Jupiter.
Citons enfin le cas de Titan, le plus gros des satellites de Saturne (et le deuxième plus gros satellite de tout le système solaire ; il est même plus volumineux que la planète Mercure). Fait remarquable pour un satellite, Titan dispose d'une épaisse atmosphère. La pression qui règne à sa surface est même un peu plus élevée que la pression atmosphérique terrestre : 1,6 bar contre 1 bar environ sur Terre. La nature de cette atmosphère est, elle aussi, extrêmement intéressante puisque constituée principalement d'azote (comme sur Terre !) et de méthane. Sous l'effet de la lumière, ce méthane réagit pour former de l'éthane, de l'acétylène et, en combinaison avec l'azote, de l'acide cyanhydrique. Or, ce dernier composant intervient dans la constitution des acides aminés, caractéristiques de la vie. En fait, les conditions que connaît actuellement Titan pourraient bien être les mêmes que celles que l'on aurait rencontrées sur Terre avant l'apparition de la vie (et la production d'oxygène qui en a, semble-t-il, résulté), d'où l'intérêt de la mission Cassini-Huygens en route actuellement pour Saturne et Titan. On peut néanmoins citer un détail qui handicape Titan par rapport à notre planète dans le développement de la vie : sa température. Il y fait tout simplement glacial : - 178°C, ce qui ne correspond guère à des conditions idéales pour les êtres vivants…
Terminons ce rapide tour d'horizon en citant les découvertes, ces dernières années, de planètes extrasolaires, c'est-à-dire de planètes tournant autour d'autres étoiles que notre Soleil. Bien que cela soit prometteur, nous nous devons tout de même de préciser qu'il ne s'agit pas de planètes telluriques (de la taille de la Terre, disposant d'une surface solide, etc.) mais plutôt de planètes géantes comparables à Jupiter (voire même plus grosses encore).