Les comètes par Vincent Mollet publié le 10 mars 2002, mis à jour le 15 janvier 2006
On découvre chaque année plusieurs comètes, corps composés de roche, de poussière et de glace, aux orbites très excentriques. Venant de régions très éloignées du Soleil, elles s'approchent périodiquement de celui-ci.
Les comètes à période courte proviennent pour la plupart de la ceinture de Kuiper, une zone située au-delà de l'orbite de Neptune, et mettent moins de 200 ans pour boucler leur orbite. Il existe aussi des comètes à longue période, qui nous arrivent principalement du nuage d'Oort, situé aux confins du Système Solaire, à environ 100.000 unités astronomiques du Soleil, soit 100.000 fois la distance Terre-Soleil. Ces dernières peuvent mettre jusqu'à 30 millions d'années pour accomplir un tour complet autour de notre étoile !
Certaines comètes se rapprochent tellement du Soleil qu'elles finissent par s'y écraser ou par se vaporiser entièrement sous l'effet de sa chaleur ! Citons aussi le cas célèbre de la comète Shoemaker-Levy 9 qui explosa en au moins 21 fragments sous l'effet de l'attraction de Jupiter (à proximité de laquelle elle s'était aventurée). Ces fragments s'abattirent sur la planète géante entre le 16 et le 22 juillet 1994, permettant aux astronomes d'observer pour la première fois une collision entre deux objets du Système Solaire !
Une comète est composée d'un noyau solide (de quelques kilomètres de long, généralement) qui, à l'approche du Soleil, se réchauffe et se vaporise partiellement. Le vent solaire agissant sur les particules vaporisées, ceci entraîne la formation des célèbres queues de la comète, qui se divisent généralement en des queues droites d'ions et une queue courbe de poussières, toutes dirigées dans la direction opposée au Soleil. Ces queues s'étendent sur des distances impressionnantes, le record étant détenu par la comète Hyakutake, avec une queue de 500 millions de km de long.
Les impacts de comètes sur la Terre à ses débuts ont pu y jouer un rôle déterminant dans l'apparition de la vie, en y apportant par exemple l'eau et les premières molécules organiques… N'ayant, de plus, que très peu évolué depuis la création du Système Solaire, il y a 4,5 milliards d'années environ, les comètes pourraient nous apprendre beaucoup sur sa formation et donc, sur nos origines. Ceci explique le nombre de missions spatiales consacrées à leur étude.
Citons notamment la sonde américaine ISEE / ICE qui étudia les interactions entre le vent solaire et l'atmosphère des comètes, en traversant, en 1985, la queue de plasma de la comète Giacobini-Zinner et en passant, en 1986, entre le Soleil et la comète de Halley. Cette dernière fut également l'objet, la même année, de l'attention des sondes russes Vega 1 et 2, japonaises Sakigake et Suisei, et européenne Giotto.
La sonde américaine Galileo, alors en route pour Jupiter, observa les effets du crash de la comète Shoemaker-Levy 9 sur cette planète, en 1994.
Plus récemment, en septembre 2001, la sonde américaine Deep Space 1, s'approcha de la comète Borrelly pour en étudier le noyau et la queue.
La mission américaine Stardust, lancée en février 1999, a prélevé, en janvier 2004, des particules de la queue de la comète Wild 2 et les a amenées sur Terre pour analyse le 15 janvier 2006.
La sonde américaine CONTOUR était censée comparer les noyaux d'au moins deux comètes. Lancée le 3 juillet 2002, elle aurait dû étudier tout d'abord, en novembre 2003, la comète Encke, puis, en juin 2006, la comète Schwassmann-Wachmann-3. La mission aurait pu se poursuivre ensuite par l'étude d'une troisième comète, par exemple la comète d'Arrest en août 2008 ou une comète encore inconnue qui aurait été découverte entre-temps. Hélas, tout contact avec cette sonde est rompu depuis le 15 août 2002 ! Des tentatives pour rétablir les communications ont encore eu lieu jusqu'au 20 décembre 2002 mais sans succès, la sonde paraissant avoir explosé... Cette mission est donc abandonnée.
La mission américaine Deep Impact, lancée le 12 janvier 2005, a largué un projectile sur la comète Tempel 1, y créant un cratère, de manière à en étudier la composition interne.
Les Européens auraient dû lancer en janvier 2003 la sonde Rosetta qui, après un long voyage, se serait mise en orbite autour de la comète Wirtanen en 2011, y larguant même un atterrisseur. Cependant, à cause de doutes quant à la fiabilité du lanceur Ariane 5, la mission a été reportée et s'est vue assigner un nouvel objectif. Elle a en effet été lancée le 2 mars 2004 à destination de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, qu'elle devrait atteindre en 2014.
| | Le noyau de la comète de Halley, vu par la sonde européenne Giotto en 1986
La comète de Halley, vue en 1986 par W. Liller, Easter Island, dans le cadre de l'International Halley Watch (IHW) Large Scale Phenomena Network |