Galileo par Catherine Ledent (et Vincent Mollet) publié le 01 avril 2002, mis à jour le 22 septembre 2003
Le vaisseau spatial Galileo fut conçu pour étudier l'atmosphère de Jupiter, ses satellites et leur propre atmosphère pendant 2 ans (à partir de décembre 1995). Il portait le nom du scientifique italien de la Renaissance qui découvrit, à l'aide du premier télescope, les satellites principaux de Jupiter en 1610.
Cette mission fut la première à permettre des mesures directes à partir d'une capsule lancée dans l'atmosphère de Jupiter, et la première à rester assez longtemps en orbite autour de la planète pour faire des observations à long terme. Galileo fut également la première sonde à approcher un astéroïde et à en photographier le satellite.
Comme Voyager et d'autres missions interplanétaires, Galileo utilisa les champs gravifiques des planètes comme mode de propulsion secondaire. Il plongea dans les champs de gravité de Vénus et de la Terre pour que sa vitesse devienne suffisante pour atteindre Jupiter. Cette phase de lancement dura 38 mois (appelée VEEGA : Venus-Earth-Earth Gravity Assist) et finit avec le second passage de Galileo près de la Terre, le 8 décembre 1992.
La mission de Galileo a été prolongée après les 2 ans prévus. Elle a continué à orbiter autour de Jupiter jusqu'au 21 septembre 2003. A cette date, elle a délibérément été désintégrée dans l'atmosphère de Jupiter. En effet, son carburant s'épuisant, Galileo aurait fini par devenir incontrôlable. Pour éviter qu'elle n'aille alors un jour percuter (et donc perturber, même légèrement) Europe, satellite de Jupiter intéressant du point de vue de l'exobiologie, il a été décidé de la faire s'écraser dans l'atmosphère de Jupiter.
Masse: 2.223 kg Développement: NASA-JPL Date de lancement: 18 octobre 1989 Lieu de lancement: Cape Canaveral Lanceur: Atlantis (STS-34) / IUS (Inertial Upper Stage)
18 Octobre 1989 Galileo quitte le sol terrestre à bord de la navette Atlantis. Une fois en orbite, l'astronaute Shannon Lucid accomplit les manœuvres délicates qui permettent à Galileo de commencer son voyage.
10 Février 1990 Galileo passe à 16 000 kilomètres de Vénus, ce qui permet de prendre beaucoup de clichés de la planète. L'observation du mouvement des nuages apporte de nouvelles informations concernant son atmosphère.
Décembre 1990 La sonde revient vers la Terre pour la première fois et passe à 960 kilomètres au-dessus de l'océan Atlantique. Galileo prend plus de 1000 clichés de notre planète bleue.
Avril 1991 Problème technique : la grande antenne ne se déploie pas comme prévu. Depuis le lancement, elle était repliée comme un parapluie. Les ingénieurs travaillent des mois pour trouver une solution ; rien n'y fait, le système reste bloqué. En améliorant le système de réception sur Terre (Deep Space Network) et la façon dont l'ordinateur de bord comprime les données avant de nous les envoyer, les ingénieurs permettent à Galileo d'accomplir 70 % de sa mission.
29 Octobre 1991 Galileo passe à 1600 kilomètres de l'astéroïde Gaspra, 60 % de sa surface est photographiée.
Décembre 1992 Galileo croise la Terre pour la seconde et dernière fois.
28 Août 1993 Galileo croise l'astéroïde Ida ; son axe principal s'élève à 56 kilomètres (le double de Gaspra). Les photos révèlent qu'Ida possède un satellite de 1,5 kilomètre de diamètre, nommé Dactyl.
16-22 Juillet 1994 A 240 millions de kilomètres de Jupiter, Galileo photographie la chute de la comète « Shoemaker-Levy 9 » sur Jupiter.
13 Juillet 1995 Lancement de la capsule vers Jupiter, elle entre dans l'atmosphère de Jupiter le 7 décembre.
9 Octobre 1995 Second problème technique : l'enregistreur n'a pas fonctionné comme prévu. Les images de l'approche de Jupiter du 10 octobre sont perdues.
1995-1997 Galileo voyage en orbite (de forme ovale) autour de Jupiter, chaque parcours d'orbite prend approximativement deux mois. En voyageant à des distances différentes de la planète géante, Galileo peut examiner plusieurs parties de sa magnétosphère. Les orbites ont été choisies de telle façon que Galileo passe près des plus gros satellites de Jupiter. Ceci permet aux scientifiques de découvrir entre autres que Io a un noyau métallique et qu'il y a un océan en dessous de la surface chaotique d'Europe.
1997-2003 Depuis que sa mission est terminée, Galileo continue à tourner autour de Jupiter et à envoyer des informations.
21 septembre 2003 Ses réserves de carburant s'épuisant, Galileo menaçait de devenir incontrôlable. Pour éviter toute éventualité d'un impact de la sonde sur Europe, Galileo s'écrase dans l'atmosphère de Jupiter à 18h57 GMT (20h57 à Bruxelles). Son dernier signal a été reçu à 19:43:14 GMT (21:43:14 à Bruxelles), la différence étant due au temps qu'ont mis les ondes à parvenir jusqu'à la Terre.
| | Plan de Galileo
Tests de la sonde Galileo, sur Terre
Déploiement de Galileo, hors de la navette Atlantis
La Grande Tache Rouge de Jupiter, vue par Galileo
Photos prises par Galileo des 4 satellites galiléens de Jupiter (de gauche à droite : Io, Europe, Ganymède et Callisto) |