Dans le cadre de la mission de la sonde Huygens, un laboratoire français (le LISA ou Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques) a reconstitué sur Terre l’atmosphère de Titan. Les informations retirées de ce type d’expériences permettent d’une part de déterminer quels composés peuvent se former dans les conditions atmosphériques et énergétiques de la lune de Saturne (donc ce que Huygens doit chercher à l’aide de ses instruments) et, d’autre part, de mieux interpréter les résultats que la sonde vient de nous envoyer.

La reconstitution d’atmosphères en laboratoire n’est pas une activité nouvelle. En 1953, le chimiste américain Stanley Miller recréait dans une enceinte close un modèle d’atmosphère de la Terre primitive, avec une réserve d’eau, et la soumettait à des décharges électriques simulant des éclairs. De telles expériences permirent de mettre en évidence la formation de nombreux composés dont des acides aminés, l’un des constituants essentiels de la vie organique sur Terre.

Pour reconstituer l’atmosphère de Titan, il faut disposer d’un mélange de 2% de méthane dans du di-azote (azote moléculaire) et le soumettre à des sources d’énergie de deux types : rayonnements ultraviolets solaires et électrons (émanant de la magnétosphère de Saturne). Lors des expériences réalisées au LISA, outre les hydrocarbures et les composés déjà détectés sur Titan, de nombreux autres composés ont été identifiés en laboratoire. Ils constituent autant de pistes que les scientifiques doivent explorer lors de l’analyse des données envoyées par Huygens.

Source : ESA

Merci à Loïc Justin d'avoir attiré notre attention sur cette information.

Cat