Une équipe d'astronomes a observé, à l'aide du télescope spatial Hubble, une planète extrasolaire nommée HD 209458 b. Ces observations ont permis de mettre en évidence un phénomène intéressant : l'atmosphère de cette planète s'évapore, formant une gigantesque enveloppe d'hydrogène qui s'étend derrière elle (à la manière d'une queue de comète) sur plus de 200 000 km. A terme, il se pourrait que, de la planète, ne subsiste qu'un noyau solide.
Ce phénomène s'explique de par la proximité entre cette planète géante (0,69 fois la masse de Jupiter) et son étoile. En effet, elles ne sont séparées que de 0,045 Unités Astronomiques (soit grosso modo un huitième de la distance entre le Soleil et Mercure), la planète orbitant autour de son étoile en 3,52 jours. Sous l'effet de la chaleur ambiante, l'atmosphère d'hydrogène de la planète se dilate et s'échappe dans l'espace.
La technique utilisée pour mener ces observations est la "méthode du transit". La planète, impossible à distinguer directement (car noyée dans la lumière de son étoile), affaiblit légèrement l'éclat de son étoile lorsqu'elle passe entre celle-ci et l'observateur. C'est l'étude de cet affaiblissement que l'on nomme la "méthode du transit" et qui a permis de détecter le phénomène d'évaporation de l'atmosphère.
Les astronomes estiment que la quantité d'hydrogène gazeux qui s'échappe de l'atmosphère de HD 209458 b est d'au moins 10 000 tonnes par seconde !
Plus d'informations sur le site de l'ESA.
Consultez aussi notre base de données sur les exoplanètes (basée sur celle du Jet Propulsion Laboratory, avec son autorisation).
Vince
L’équipe à laquelle est due la découverte comprend les astronomes suivants : A. Vidal-Madjar, responsable principal de la découverte, (Institut d’Astrophysique de Paris, CNRS, France) ; A. Lecavelier des Etangs et J.-M. Désert (Institut d'Astrophysique de Paris, CNRS, France) ; G. Ballester (Université de l’Arizona, Etats-Unis) ; R. Ferlet et G. Hébrard (Institut d'Astrophysique de Paris, France) ; et M. Mayor (Observatoire de Genève, Suisse).
La découverte pourrait expliquer pourquoi les orbites des planètes de type "Hot Jupiter" (Jupiter chauds), bien qu'extrêmement proches de leurs étoiles, en sont cependant généralement éloignées d'au moins 7 millions de kilomètres. Peut-être l'évaporation de l’atmosphère joue-t-elle un rôle en définissant une orbite minimale pour les "Jupiters chauds" ?