Artemis (Advanced Relay Technology Mission), satellite de télécommunications de l'ESA lancé le 12 juillet 2001, n'avait pas pu atteindre son orbite géostationnaire après son lancement, suite à un problème au niveau du dernier étage de la fusée Ariane 5 utilisée.
Pour amener finalement, le 31 janvier dernier, Artemis à l'orbite prévue, il a fallu de l'ingéniosité, de la patience et, en particulier, l'utilisation des petits moteurs ioniques dont disposait le satellite pour un usage original.
Sources : ici et là sur le site de l'ESA.
Vince
La mission d'Artemis (Advanced Relay Technology Mission), satellite de télécommunications de l'ESA, avait pourtant mal commencé. Lancé le 12 juillet 2001, depuis Kourou (Guyane française), par une fusée Ariane 5, il devait, durant 10 ans :
1) permettre la transmission de données entre des terminaux mobiles sur Terre (principalement pour des camions, trains et bateaux) en Europe et en Afrique du Nord, ainsi que dans l'Altantique,
2) diffuser les signaux GPS et Glonass (positionnements par satellite américain et russe, respectivement) pour des usages civils de transport et de navigation,
3) permettre des contacts intersatellites, notamment au moyen de communications par laser.
Le dernier étage d'Ariane 5 n'ayant pas fonctionné correctement, Artemis s'était retrouvé sur une orbite beaucoup trop basse. L'apogée de cette dernière était de 17487 km à peine, au lieu de 35853 km. Sur une telle orbite, il était menacé par les radiations des ceintures de Van Allen...
En utilisant quasiment tout le combustible chimique disponible, on parvint à placer Artemis, quelques jours après le lancement, sur une orbite circulaire à 31000 km de la Terre. Il restait à lui faire atteindre l'orbite géostationnaire et ce, de manière à lui permettre d'effectuer sa mission.
Ceci fut possible grâce à l'utilisation des petits moteurs ioniques dont disposait le satellite. Ceux-ci, d'une faible poussée (15 milli-Newtons), n'avaient pas été conçus dans cette optique : ils devaient pouvoir fonctionner perpendiculairement au plan de l'orbite et non parallèlement à celui-ci. Néanmoins, en faisant pivoter Artemis et après avoir modifié environ 20 % de son programme informatique de contrôle, l'usage des moteurs ioniques en vue d'accroître l'altitude commença (le 19 février 2002). A raison d'environ 15 kilomètres par jour, l'orbite d'Artemis s'éleva.
Afin d'atteindre (et de ne pas dépasser !) la longitude prévue (21,5 degrés est) au moment où le satellite arriverait en orbite géostationnaire, de petits propulseurs à carburant chimique furent utilisés, en décembre et, par deux fois, en janvier.
Grâce à cette utilisation originale des moteurs ioniques, Artemis a, depuis le 31 janvier, atteint l'orbite prévue et devrait pouvoir servir durant 10 ans, comme prévu (il reste suffisamment de combustible chimique pour ce faire).
Depuis son lancement, Artemis a fait l'objet de tests visant à vérifier son bon fonctionnement. En particulier, le 30 novembre 2001, le système de communication intersatellite par laser a été utilisé (une première !) pour transmettre à Toulouse, via Artemis, alors en orbite quasi-géostationnaire, une image prise par le satellite SPOT 4, en orbite basse.
Sources : ici et là sur le site de l'ESA.
Vince