Ariane 5 - Vols de qualification
par Nicolas Rosseels
publié le 18 août 2003
Trois vols de qualification ont été nécessaires pour valider le lanceur Ariane 5. Grâce à ces vols, les derniers problèmes de développement ont pu être résolus et les équipes d'Arianespace ont pu se familiariser avec la procédure de lancement d'Ariane 5.
4 juin 1996 - Ariane 501 - Vol 88
Le premier vol de qualification fut un échec. Un problème dans le système de référence inertielle a fait dévier la fusée de sa trajectoire. Après 37 secondes de vol et à une altitude de 3700 mètres, le lanceur s'est disloqué et a explosé.
C'est un problème logiciel qui est à l'origine de cette défaillance. Cet échec a causé la perte de la mission scientifique Cluster. Après cette première tentative, la décision a été prise de rajouter un troisième vol de qualification.
30 octobre 1997 - Ariane 502 - Vol 101
Bien que le second vol d'un lanceur Ariane 5 ne soit pas un succès total, les résultats sont relativement bons. Le vol a permis d'obtenir une évaluation du lanceur dans toutes les phases de vol.
Cependant, les charges utiles, des maquettes contenant différents capteurs et le satellite Teamsat, sont placées sur une orbite plus basse que l'orbite prévue. Le problème vient du moteur Vulcain qui donne un mouvement de roulis au lanceur. La cause exacte du problème n'est découverte qu'en février 1998.
Si ce n'est le mouvement de roulis, le comportement d'Ariane 502 fut parfait.
21 Octobre 1998 - Ariane 503 - Vol 112
Pour cet ultime vol de qualification, des modifications ont été apportées au moteur Vulcain afin de corriger le mouvement de roulis observé lors du vol précédent. Le déroulement parfait du vol permet la qualification d'Ariane 5 pour une exploitation commerciale.
Le lanceur a, en effet, démontré qu'il était capable de placer des charges utiles aussi bien sur des orbites hautes que sur des orbites basses en larguant un démonstrateur de rentrée atmosphérique (ARD) sur une trajectoire suborbitale et en plaçant un satellite sur une orbite de transfert géostationnaire.
L'ARD a été largué juste après l'extinction de l'étage principal cryotechnique. La capsule a ensuite continué sa trajectoire seule. Après être montée jusqu'à une altitude de 980 kilomètres, elle est ensuite rentrée dans l'atmosphère et a atterri à moins de 5 kilomètres du point d'impact prévu.
Les données récoltées lors de cet essai sont très utiles pour le développement du futur véhicule de transport habité européen, le CTV (Crew Transport Vehicle).